~ Helena Donhovan ~

Histoire


Jake,
Voilà déjà un an que tu n’es plus là. Un an que tout déraille, que tout fout le camp. Un an que j’attends. J’attends ton retour mon amour. J’attends de te retrouver mon ami. Mais il semblerait que la mort soit trop égoïste pour nous laisser nous retrouver. Aujourd’hui commence un nouveau chapitre qu’il fait que je partage avec toi.
Mes parents ont pris une décision. Ils m’envoient dans un pensionnat. Ils pensent que cela m’aidera « à retrouver le droit chemin ». Du concentré de psychologue hypocrite qui croient tout savoir sur la jeunesse et ses maux.
Et c’est en faisant mes bagages et en retrouvant des photos de nous que tout a recommencé. Comme souvent, je me suis assise toute la nuit au bord de ma fenêtre. Je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Je pensais à toi, à nous, à ce que nous vivions toi et moi avant ce jour. On dit souvent qu’on voit la vie défiler devant nos yeux au moment où la mort nous appelle. J’ai vu ma vie défiler devant mes yeux, bien que la mort ne m’ait toujours pas appelée…
Je me rappelle encore notre enfance. Toi et moi, les inséparables. A deux sur un tricycle cassé, main dans la main sur une paire de roller, toi me tenant par la taille alors que j’essayais de tenir en équilibre sur ton skate. Nous avions huit ans, et nous étions déjà comme un frère et une sœur l’un pour l’autre.
Le temps a passé. Les problèmes ont commencé. Adolescence ingrate qui t’a poussé dans les recoins les plus sombres des rues de Miami. Les premières folies de l’adolescence, nuits d’ivresses sous l’effet de l’alcool et des drogues. Soirées de débauches cigarette en main, extasy en poche, alcool dans le sang. Je t’ai suivi bien des fois Jack, sans pour autant repousser les limites du correct. J’étais la seule personne qui te comprenait réellement, tout comme tu étais la seule personne qui me comprenait. Plus qu’un frère et une sœur, nous étions des confidents, des meilleurs amis… Voire plus.
Je me rappelle encore les nombreuses nuits passées dans tes bras, juste nous deux et le clair de lune au bord du lac. Cachés dans les herbes, abrités du monde entier, nous étions invincibles car nous étions là l’un pour l’autre.
Et puis les véritables ennuis ont commencé. Nous faisions nos premiers pas dans le monde de l’amour mais les autres ne l’entendaient pas de cette oreille. De ton côté, les dealers te tombaient dessus. De mon côté, je me morfondais pour toi. J’ai commencé à te rejoindre, à t’aider pour te sortir des embrouilles les plus incroyables. Moi qui ne voulais pas qu’on arrive à devoir s’adonner à la prostitution, j’étais là à faire du charme à tous ces rapaces pour sauver ta peau. J’aurais pu faire n’importe quoi pour toi, pour te garder près de moi. J’avais autant besoin de toi que tu avais besoin de moi, même dans tes moments de sobriété.
Addiction. Un mot qui fait peur. Un mot qui envoûte. Un mot qui attire. Nous n’avions pas la même addiction, pas encore, mais je sentais que la situation devenait hors de portée, que tout commençait à dérailler. Nous ne maitrisions plus rien. A coup de shoot et de coke, on essayait d’oublier nos soucis, de se dire que la vie était belle, et que ces nuages violets qui nous transportaient pendant nos trips pouvaient nous amener sur un ailleurs qui nous laisserait toi et moi, juste assez pour survivre sans avoir besoin d’argent. Nous étions notre seule échappatoire. Toi pour moi, moi pour toi.
Mais tôt au tard, il fallait que ça arrive. Avec quelle précision je me rappelle ce matin d’automne où les nuages emplissaient le ciel. A ma fenêtre, je sentais la claustrophobie m’envahir, le malaise me saisir. Il s’était passé quelque chose. Quelle douleur quand j’ai appris qu’ils avaient eu ta peau ! Tellement douloureux que je me suis plongée dans un état catatonique durant des semaines.
Mes parents désespéraient de me voir remonter à la surface. Et quand j’ai enfin réussi à sortir de l’ombre, c’était pour mieux replonger dans les profondeurs obscures. Je suivais tes traces, désireuse de te rejoindre. Alcool, drogue, dépression, boulimie, puis anorexie, insomnie, mutisme… Malgré tout ça, la vie s’entêtait à me garder. Puis les tentatives de suicide, les marques sanguinolentes sur mes poignets, les cernes autour de mes yeux, tranchantes sur ma peau pâlie, mes os qui saillaient sous cette peau qui semblait si fragile, à deux doigts de craquer, à l’instar de la personne qui transportait péniblement cette dépouille sans désir aucun… sauf celui de te rejoindre.
Les psychologues se sont enchaînés. On avait pu noter une légère amélioration dans mon comportement. Je ne me mutilais presque plus, je recommençais à manger, même en très faible quantité, la drogue et l’alcool n’étaient plus monnaie courante. Mais la dépression était toujours.
Dix mois après ta mort, la décision était prise par mes parents. Onze mois après ta mort, on m’annonçait la sentence : « Helena, ce n’est plus possible. Nous nous inquiétons beaucoup pour toi depuis… depuis que Jake n’est plus là. Nous savons aussi que tes… activités avaient déjà commencé quand il était encore là. Mais Helena, tu dois vraiment arrêter tout ça : la drogue, l’alcool… Tu dois reprendre espoir. Mais ici, nous n’y arrivons pas. Nous avons donc décidé, ton père et moi, de t’envoyer dans un pensionnat pour jeunes en difficultés. Les spécialistes de Teens Spirit seront probablement plus performants que ceux d’ici. Ils ont l’habitude de venir en aide aux jeunes. » J’avais accepté sans broncher cette décision prise par cette mère qui était presque une inconnue à présent à mes yeux, et par ce père trop absorbé par son travail pour se soucier vraiment des « problèmes » de sa fille.
Mon ami, mon amour… Me voilà en route pour Teens Spirit. Je ne t’oublie pas. Je ne t’oublierai jamais. Et un jour tu verras, je viendrai te retrouver.

État Civil


Nom : Donhovan
Prénom : Helena
Surnom : Hell’
Sexe : Féminin
Orientation sexuelle : Bisexuelle

Physique



Taille : Petite, Helena était très grande par rapport à ceux de son âge, qu’elle dépassait d’une bonne tête. Mais, ayant eu une poussée de croissance relativement tôt par rapport aux autres, en entrant dans l’adolescence, elle a retrouvé une taille normale. Elle n’est ni trop petite, ni trop grande, ni une « naine », ni un mannequin.
Poids: Boulimie, anorexie… Helena a beaucoup joué avec son poids et sa silhouette. Actuellement, elle sort d’une période d’anorexie. Elle reprend du poids petit à petit, mais ses joues sont toujours creusées, son ventre très plat, bien qu’elle ait quelques rondeurs à certains endroits.
Couleur de cheveux : De la naissance à l’enfance, Helena déambulait en arborant un blond très prononcé. Avec l’âge, ses cheveux ont foncés. Le soleil fait danser quelques reflets dorés sur sa chevelure, mais passant le plus clair de son temps à l’abri de l’astre du jour, ses cheveux conservent donc une teinte entre le blond foncé et le châtain clair.
Couleur des yeux : On s’est souvent extasié devant les « deux émeraudes » qui brillaient dans les yeux d’Helena. Malheureusement, avec l’épreuve de la vie, son regard s’est terni, bien que parfois on puisse percevoir un éclair émeraude les traverser.
Vêtements les plus souvent portés : Les états d’âme d’Helena se voient beaucoup à travers ses vêtements. Lorsqu’elle ne s’habille en noir des pieds à la tête, elle opte pour des vêtements dits « vintage » : des chemisiers sur lesquels elle porte des corsets, des débardeurs un peu amples, des pantalons larges… A mi-chemin entre « hippie » et « gothique », elle montre sa personnalité.
Autres : Ses cheveux sont coupés à peu près en-dessous des épaules. Elle les coiffe de façon à avoir une longue mèche lui recouvrant parfois une partie du visage. Souvent, elle les tient relevés. Il arrive aussi qu’elle les relève simplement sur les côtés à l’aide d’épingles à cheveux, en les ébouriffant à l’arrière. Quand elle s’ennuie, elle se fait des nattes qu’elle garde quelques temps.
A cause de ses problèmes d’alimentation (anorexie et boulimie), Helena a une silhouette hétérogène : ses bras sont amaigris, elle a des creux au niveau des joues, son ventre reprend un peu de volume mais reste plat, et pourtant, sa poitrine est pour le peu avantageuse.

Caractère


Qualités : Il fut un temps où Helena était une élève studieuse. Elle apprenait ses leçons, était sage en cours, écoutait ce que les professeurs lui disaient, avait des bonnes notes… Mais depuis l’évènement tragique survenu dans sa vie, elle n’a plus envie de travailler, bien que les capacités soient toujours là. Toutefois, sa passion pour les langues et la littérature reste d’actualité. C’est une jeune fille intelligente et perspicace, même si elle se laisse avoir, trop lasse pour lutter.
Défauts : Les défauts s’accumulent depuis la mort de son meilleur ami. Lunatique depuis toute petite, jalouse et possessive depuis l’adolescence, dépressive depuis la mort de son meilleur ami… La fatigue la rend souvent acariâtre, cela étant dû à ses crises d’insomnies. Helena est défaitiste et pessimiste. Elle voit le verre à moitié vide et la morosité qui émane d’elle agace son entourage.
Centres d'intérêts : Helena a toujours montré un vif intérêt pour les langues, la littérature et la musique. Seules ces occupations-là ont survécu à sa dépression. Car même dans ses accès les plus sombres, elle continue à lire, écrire, écouter de la musique et jouer du piano. Elle peut passer des heures entières assise devant son piano, ou bien dans un fauteuil à dévorer un roman. Le silence pourrait entrer dans ses centres d’intérêts, pour elle, on peut tout dire en se taisant. Un regard et tout est transmis, et même quand elle s’enferme dans un mutisme passager, elle réussit à communiquer : la musique est un art…
Goûts & Loisirs : Comme dit précédemment, Helena se passionne pour la littérature, particulièrement les grands classiques romantiques et tragiques : « Roméo et Juliette » fait partie de ses œuvres favorites. Les longues heures assises devant son piano à retranscrire tout le chagrin dû à la perte de l’être cher ont fait d’elle une virtuose du clavier. Et quand elle ne joue pas, elle tient un cahier où elle écrit, à son meilleur ami, comme s’il était toujours là, comme s’il veillait sur elle : poèmes, chansons, écrits personnels… tout y est.

Aime ou aime pas :


Aime : Marcher pieds nus dans l’herbe, regarder le vent agiter les feuilles d’arbre, admirer la pleine lune, fermer les yeux et s’imaginer un « ailleurs », rêves d’utopie et de passé, respecter le silence, « voyager clandestinement » ou encore se laisser aller à la mélancolie sont autant de choses qu’Helena aime à faire, en tout moment, qu’elle soit dans un accès de dépression ou qu’elle soit en phase de remonter la pente. Tout cela s’ajoute à ses passions littéraires et musicales.
Aime pas : S’il est une chose qui l’horripile par-dessus tout, ce sont les sourires commerciaux agrémentés d’un hypocrite « Allez sourire, la vie est belle. » Le genre psychologue surgelé qui continue à penser que c’est une belle journée ensoleillée alors qu’il vient de mettre le pied droit dans un tas de fiente de pigeons.
Autres : Bien que la mort lui ait enlevé son meilleur ami et amant, la seule personne qui donnait un sens à sa vie, Helena continue à aimer Jake comme s’il était toujours à ses côtés. Il arrive même qu’elle lui parle ou qu’elle parle de lui, comme une personne vivante.